Il y a plus de dix ans, une table ronde sur l’égalité et l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap s’est tenue à l’invitation du BFEH. Les partenaires sociaux, les associations, les organisations d’aide aux personnes handicapées, les assurances, les autorités et les entreprises étaient certes unanimes, mais seulement sur ce point : l’intégration professionnelle et l’égalité n’avaient rien à voir l’une avec l’autre.
Le constat était décevant, mais surprenant aussi, car la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées entrée en vigueur en 2004 entendait compléter les mesures des assurances sociales et, expressément, améliorer la participation des personnes en situation de handicap à la vie professionnelle.
Depuis lors, les choses ont bougé. Lors de la Conférence nationale en faveur de l’intégration des personnes handicapées sur le marché du travail, qui s’est achevée fin 2017 par l’adoption d’une déclaration commune, tout le monde s’accordait pour dire que l’intégration professionnelle signifie deux choses : contribuer à l’amélioration des performances individuelles et mettre en place de meilleures conditions générales dans l’environnement professionnel.
L’un ne va pas sans l’autre, et les deux sont interdépendants. Cela apparaît également dans les cinq champs d’action sur lesquels les participants à la conférence se sont accordés et dans les projets concrets qui seront poursuivis de façon ciblée. Toutefois, la conférence a aussi montré que l’approche de l’égalité reste peu présente.
L’objectif est pourtant simple : l’égalité au travail est synonyme de suppression des obstacles évitables ou, exprimé positivement, de mise en place de conditions générales qui tiennent compte de la situation des employés handicapés : de la conception architecturale des postes de travail à la mise en place d’une bureautique adaptée, d’une procédure de candidature garantissant l’égalité des chances à des horaires flexibles, de l’appréciation de la diversité à une culture d’entreprise inclusive.
Mais l’égalité au travail exige aussi des efforts, car on n’atteint pas cet objectif par des adaptations ponctuelles ou des mesures ciblées sur un cas particulier. Égalité au travail veut dire avoir le handicap en tête à tout moment et à tous les niveaux, et aussi être prêt à remettre en question les principes et ce qui semble immuable. Et cela, non seulement dans le monde du travail, mais aussi dans d’autres contextes, p. ex. la mobilité, la formation ou le choix de la forme de vie et de logement.
La conférence sur l’intégration professionnelle a indiqué une voie permettant d’améliorer l’égalité au travail, en adoptant comme approche l’appui sur les projets qui ont fait leurs preuves et la poursuite de leur développement par étapes. Le programme « Égalité et travail » lancé simultanément par le BFEH vise à encourager d’autres exemples concrets de promotion d’un environnement de l’accessibilité au travail.
Reste à voir si, dans dix ans, l’égalité au travail pour les personnes en situation de handicap ira de soi. C’est à espérer aussi bien pour les personnes, qui ne se heurteront plus à des obstacles inutiles, que pour le monde du travail, qui pourra profiter des compétences et de la contribution de ces personnes.