Monika Dudle-Ammann, présidente de la Conférence des offices AI (COAI)
Les offices AI constituent un partenaire essentiel dans plusieurs projets de bonnes pratiques. En quoi résident les enjeux de la collaboration avec les acteurs de l’intégration, notamment les employeurs et le corps médical ? Il ne peut y avoir intégration sur le marché du travail que si tous les acteurs tirent à la même corde. Il faut, si possible dès le départ, réunir tous les acteurs autour d’une table, comparer les attentes respectives et définir un objectif commun ainsi que le moyen de l’atteindre ensemble. Ce n’est pas toujours simple et, souvent, cela demande un certain processus de maturation chez les participants. C’est lorsqu’elle convient à tous que l’intégration a le plus de chances de réussir. Pour les offices AI, l’un des défis majeurs consiste à mettre en contact le bon employeur et le bon assuré, avec le concours des différents partenaires.
Qu’est-ce qui fonctionne particulièrement bien dans la collaboration entre les offices AI et les autres partenaires de l’intégration ? Ces dernières années, tous ont davantage pris conscience que l’union fait la force. Nous ressentons une grande disposition de la part des employeurs, mais aussi des autres partenaires, à s’engager en faveur de l’intégration sur le marché du travail. Une intégration réussie est un plus pour tous : pour l’assuré, une perspective et un revenu ; pour l’entreprise, un employé motivé. Si un maximum de personnes participent au marché du travail, c’est la société dans son ensemble qui est gagnante.
Les mesures qui ont été présentées dans le cadre de la Conférence nationale montrent le talent qu’ont les offices AI pour développer des projets innovants, adaptés au contexte local. Qu’en pensez-vous ? Des projets très divers, suivant des approches distinctes et visant des groupes cibles différents, ont été présentés lors de la conférence. Les projets conçus en fonction des besoins locaux sont ceux qui ont les meilleures chances de succès. L’intégration a lieu sur place, en faisant se rencontrer l’assuré, un employeur précis et les partenaires locaux. C’est pourquoi nous (la COAI) attachons une très grande importance à ce que les projets soient conçus localement et non « dictés » de l’extérieur. Cela offre aussi la liberté d’action nécessaire pour la mise en œuvre. Ce qui fonctionne bien en ville de Zurich ne va pas forcément marcher dans un petit canton : il faut d’abord l’adapter aux réalités locales.
Quels sont, du point de vue de la COAI, les principaux enseignements de la conférence nationale ? Il nous paraît très important que la conférence ait bénéficié d’une très large assise : ce ne sont pas que les partenaires de l’intégration au sens strict qui se sont retrouvés autour de la table, mais aussi ceux de domaines apparentés, comme la formation. La conférence a donné un élan à la thématique de l’intégration professionnelle ; on pourrait aussi dire qu’elle a mis le mécanisme en branle. La présentation des différents projets a offert l’occasion de discuter ensemble d’idées innovantes, que chacun peut reprendre dans son contexte quotidien.
Comment la COAI peut-elle soutenir durablement l’intégration des personnes en situation de handicap sur le marché du travail ? Nous voulons tirer parti de l’élan donné par la conférence pour promouvoir davantage encore l’idée de l’intégration sur le marché du travail, surtout dans la pratique quotidienne. En tant qu’association faîtière des offices AI, la COAI offre à ses membres une plateforme permettant d’échanger, d’apprendre les uns des autres, de trouver de nouvelles idées et de développer de nouveaux projets.